Grammairiens, linguistes, correcteurs et autres obsédés du participe passé en conviennent: l’accord des verbes pronominaux décourage les plus vaillants. De Genève, de Suisse, de toutes les régions francophones, on entend presque sourdre cette complainte: «Les verbes pronominaux, je n’ai jamais rien compris.» Comme jamais n’est pas toujours, essayons encore. Et faisons simple.
- Pourquoi écrit-on «Elle s’est sentie chanceler» mais «Elle s’est senti piquer par une bête»?
1/ Le sujet du verbe est le même que le sujet de l’infinitif: elle a chancelé.
2/ Elle a senti, mais c’est la bête qui a piqué.
- Pourquoi «Ils se sont lamentés» mais «Ils se sont succédé»?
1/ Le sujet et l’objet sont les mêmes: ils se lamentent, ils se sont lamentés.
2/ Certains ont succédé à d’autres (la préposition «à» introduisant un complément d’objet indirect).
- «Ils se sont parlé», «Elles se sont rendu compte», «Elles se sont téléphoné», etc.
Dans ces locutions verbales, le participe passé est invariable. Facile!
- «Ils se sont regardés» et… «Ils se sont regardé le nombril»
1/ Ils ont regardé eux-mêmes.
2/ Ils ont regardé quoi ? Leur nombril.
- «Elle s’est faite jolie» mais «Elle s’est fait couper les cheveux»!
1/ Elle a fait joli elle-même.
2/ Elle n’a pas coupé ses cheveux, quelqu’un l’a fait.
Bon à savoir: devant un infinitif, le participe passé de «faire» ou «se faire» est invariable. Facile!
Simple, non? Alors, à suivre…