Juste ciel!

Et si nous parlions religion? J’en vois déjà qui reculent, d’autres qui froncent les sourcils. Non, revenez! Nous ne sommes pas là pour parler de l’initiative anti-burqa, juste pour faire un point orthographique, qui risque effectivement, aussi, d’en énerver plus d’un.

Première interrogation, qui n’est pas sans embrouiller les esprits (les plus sains): quand met-on une majuscule aux saints? Réponse:

Uniquement quand ils composent un nom propre d’église (l’église Saint-Jacques), de fête religieuse (la Saint-Patrick), de ville ou de rue (Saint-Gall), d’institution (le Saint-Synode), de figure (le Saint-Père), etc.

Dans les autres expressions, on s’en tient à la minuscule: les saintes Écritures, le saint Évangile, saint Matthieu… et évidemment, le saint-bernard et la sainte-nitouche.

Ciel! S’exclame-t-on, le ciel et les cieux, invoque-t-on. Le premier, qui désigne la voûte céleste ou l’intérieur d’un toit de voiture ou encore un tissu tendu au-dessus d’un lit, marque son pluriel comme (presque) tout substantif, avec un «s». Le deuxième a un sens différent: «cieux» n’indique pas un pluriel, mais un Tout. Il est de l’ordre de l’Universel, de la croyance en un être suprême, le Dieu du ciel.

Point d’histoire: au Moyen Âge, les mots se terminant en «el» et «iel» marquaient leur pluriel en «eux». Par exemple, le singulier de cheveux était alors chevel.

Eh oui… les modifications orthographiques ont commencé bien avant 1991.