À tort, l’usage de l’adjectif «éponyme» dans le sens d’homonyme s’est répandu. Il semblerait que le coupable de cet emploi abusif soit (encore) l’anglais (ou du moins notre fâcheuse tendance à faire appel aux anglicismes). En anglais, «eponymous» revêt un caractère réciproque, ce qui est bien pratique, convenons-en. Mais pas en français, ce qui est encore plus pratique. Si on veut être précis. Ce qui est notre spécialité.
La seule, l’unique définition d’éponyme – du grec epônumos – c’est: Qui donne son nom à.
Des exemples, l’histoire en regorge.
Pierre Larousse est le lexicographe éponyme de notre dictionnaire référence.
L’empereur romain Vespasien est l’inventeur éponyme des… vespasiennes.
Antoine LeCoultre rejoint par Edmond Jaeger sont les horlogers éponymes de la marque Jaeger-LeCoultre.
Le fondateur d’une entreprise qui la baptise de son nom est éponyme de sa marque: Bordier, Ferrari, Heinz, etc.
La plupart des fromages tiennent leur nom de la ville où ils sont fabriqués. Gruyères est la ville éponyme du… gruyère.
Toujours dans le registre gourmand, Theodor de Tobler est éponyme de cette drôle de barre chocolatée qui elle-même est éponyme de la ligne des Toblerones (ancienne ligne de fortifications suisse au pied du Jura).
Les chercheurs, les scientifiques donnent leur nom à leur découverte. Ainsi, Louis Pasteur est éponyme de son vaccin contre la rage; Ralf-Dieter Scholz est le découvreur éponyme de l’étoile de Scholz, etc.